Préserver la biomasse piscicole, influer sur la prédation, sont les fondements du catch and release, pratique anglo-saxonne adoptée en France. Au début elle est répandue chez les pêcheurs de salmonidés, puis s’est généralisée avec bonheur. Mais elle a ses limites notamment dans les rivières où les salmonidés à force d’être inlassablement piqués, ont radicalement changé leurs habitudes et ne s’alimentent le plus souvent que la nuit.
En lac, même quand le potentiel de brochets est important on constate, à force de se faire allumer, que les poissons de plus en plus éduqués bannissent nos leurres. Que l’on me comprenne : cela n’est pas une plaidoirie pour établir une loi comme en Suisse ou tout poisson maillé doit être gardé, mais une réflexion qui me porte à croire qu’il n’est pas forcément malsain qu’il y ait du prélèvement raisonné.
En somme, quel intérêt d’avoir des spécimens imprenables ? Ne vaut il pas mieux un renouvellement parcimonieux ? Une truite de 50 cm qui connait par cœur votre boîte à mouches, ne laissera pas sa place à une truite de 30 cm.
Un broc d’un mètre, incollable sur les dernières nouveautés du salon de Clermont-Ferrand, ne cédera pas son poste à un congénère de 80 cm.
Je pense qu’en matière de gestion piscicole cette réflexion doit faire débat, et je dis bien débat et non pas s’étriper sur des postures idéologiques avec deux camps : le no kill et le prélèvement comme on le rencontre trop souvent. Je pense par exemple en rivière à des parcours no kill tournants, en lac c’est plus compliqué, mais la réduction drastique des prises peut conduire à un équilibre acceptable sans atrophier le plaisir de la pêche tout en permettant le renouvellement de la biomasse.
En somme, il faut conduire une politique de gestion raisonnée.
Une remise à l'eau rapide, ce qu'il faut pour les poissons !