Le cas du Cormoran sur les lacs

Le grand cormoran n’est pas l’ami des pêcheurs ni celui des pisciculteurs.

Le cormoran : Un prédateur profilé pour la pêche intensive

Le cormoran se propulse grâce à un palmure reliant ses quatre doigts ; elle lui permet une forte vélocité sous l’eau.

  • Son bec crochu lui permet de saisir ses proies sans qu’elles puissent s’en échapper, si ce n’est au prix de blessures souvent létales.

  • Les narines du cormoran se bouchent peu de temps après sa naissance pour s’adapter à ses activités subaquatiques.

Image
  • Les yeux de cormorans sont conçus pour la plongée ; leur cristallin compressé en plongé augmente la réfraction de la lumière, ce qui accroit leur acuité visuelle.
  • Les glandes qui sécrètent l’huile pour imperméabiliser le plumage des oiseaux sont atrophiées chez le cormoran, ce qui lui permet de gagner en poids, son plumage imbibé d’eau le lestant et forçant ses performances en plongée (jusqu’à 30 m : pour mémoire ; les lacs approximativement d’une profondeur de 17 m ce qui leur permet une chasse sur l’ensemble des étendues). Son plumage imbibé le contraint à de longues séances de séchage, ailes déployées que nous connaissons tous.

  • Les immersions sont comprises entre 15 secondes et une minute pour des profondeurs de 1à 10- 15 mètres maxi sur nos lacs

  • La mâchoire supérieure du cormoran peut se déboiter pour lui permettre d’accroitre son ouverture buccale

A cela s’ajoute un instinct grégaire sur les lacs qui le conduit fréquemment à des « pêches en meutes », les uns rabattant les poissons vers les berges pendant que les autres plongent pour pêcher.

Une prédation importante sur les lacs

  • Lors de ses plongées le cormoran mange se qui passe à sa portée : -poissons blancs-tanches- carpes – sandres perches et brochets -alevins ….
  • La taille des poissons consommés oscille entre 10 et 35cm en moyenne, mais on lui prête des capacités à ingérer des poissons dépassant les 60 centimètres.  C’est la raison pour laquelle les alevinages en carnassiers sur les lacs sont réalisés avec des individus de taille conséquente, mais plus chère à l’achat pour tenter de limiter la prédation.
  • On estime la consommation journalière d’un cormoran entre 300 à 400 g de poisson ce qui en fait un prédateur majeur de la faune piscicole de nos lacs. Ses attaques ne se soldent pas toujours par des prises et de nombreux poissons meurent des blessures qu’il occasionne sur la biomasse piscicole des lacs.
  • Les alevinages annuels compensent à peine les prélèvements réalisés par les hordes de grands cormorans qui sont les plus nombreux en période de migration, lorsque les lacs sont au plus bas de leur niveau de restitution.
Image
Image

Un statut qui fait débat

Le grand cormoran est un une espèce animale protégée au titre du régime général des espèces protégées , tant au niveau europpéen que national.

Vous pouvez consulter des textes de référence ci-dessous :

Sa destruction, sa capture, sa naturalisation, la destruction de ses œufs ou des nids sont interdits.

Il est cependant possible de déroger à l’interdiction de destruction du grand cormoran pour prévenir du dommage subit par les pisciculteurs, et pour prévenir des risques que représente le grand cormoran pour les espèces de poissons protégés ou celles courant des risques quant à la conservation des populations d’origine. Des quotas de tirs par des tireurs habilités sont prévus par départements. 

Image

L’AAPPMA DES LACS est impactée directement.

La protection du cormoran donne lieu donc à de nombreux débats. Sa présence dans notre département est estimée à moins de 600 volatiles au recensement de 2018 en diminution par rapport au recensement de 2015. Le chiffre prête à controverse ; en effet, les pêcheurs n’ont pas été associés à l’opération de comptage et une sous-estimation des populations présentes n’est pas exclue.

L’objet premier de la protection de l’espèce ne correspond plus forcément à la réalité des enjeux initiaux. Les populations ne sont plus en danger.

L’introduction d'une dérogation à la protection prenait en compte à la fois cette réalité et les préjudices que pouvait occasionner son développement, préjudice économique tant pour les professionnels de certaines régions que pour la pêche de loisir. 

Nos lacs sont des territoires bénis pour ces oiseaux migrateurs et ceux qui, conquis par l’intérêt des lieux se sont sédentarisés. Les cormorans y sont donc présents en très grand nombre.

La fédération départementale de pêche, sur une motion proposée par l’AAPPMA DES LACS au congrès fédérale de 2017 a interpellé les pouvoirs publics sur se phénomène et ses conséquences pour la pêche de loisir dans le département.